Types d’ouvrage
Réhabilitation d’une ancienne gravière en zone d’entrepôts logistiques par Socamaine.
Le site situé en bordure de la nationale 23 sur la commune de Champagné dans la Sarthe a été exploité pour ses alluvions anciennes sablo-graveleuses sur une épaisseur de 6 à 8 m puis remblayé par dépôts successifs de matériaux de décharge : limons sableux et blocs issus de fouilles et de démolitions principalement.
Le niveau du terrain à l’issue de ce remblai est compris entre +62,9 et +64,6 NGF.
Le projet comporte la construction de deux bâtiments :
Le projet comporte également toutes les infrastructures associées pour l’accès routier en voiries lourdes.
Ces trois ouvrages principaux ne présentent pas les mêmes contraintes d’utilisation et les sollicitations exercées sur le sous-sol y sont notablement différentes.
Tout d’abord, les voiries lourdes sont soumises au passage régulier de semis avec une fréquence élevée. Cependant, la surcharge moyenne répartie sur le sol du poids statique de ces semis n’est pas très élevée : 1 à 1,5 t/m².
Le bâtiment liquides est prévu pour recevoir la circulation des semis traversant le bâtiment d’un bout à l’autre et déchargeant des palettes de produits stockés sur le sol et représentant une surcharge moyenne de 4 t/m². Le dallage du bâtiment est réalisé en enrobés percolés. L’ossature du bâtiment est réalisée en charpente métallique et les charges en pied des 24 poteaux principaux sont de 50 t.
Le bâtiment PGC comporte un système de stockage sur racks desservis par des chariots filoguidés. Une zone centrale représentant 20% de la surface est réservée à des activités autres. La charge par pieds de racks doubles de 12 tonnes est relativement élevée. Le principe du stockage filoguidé impose la réalisation d’un dallage parfaitement plan et dont les déformations sont limitées à un millimètre par mètre quelle que soit la configuration du chargement des racks au moment du passage des chariots.
L’amélioration du sol consiste à rechercher à transformer un terrain dont les caractéristiques sont trop faibles pour recevoir les ouvrages qui lui sont destinés en un terrain de caractéristiques supérieures qui permettront de réaliser le bâtiment en fondations superficielles, c’est à dire comme s’il était sur un “ bon ” sol.
Les techniques d’amélioration du sol permettant la fondation d’un tel projet doivent être différenciées compte-tenu de la superficie de chaque type d’ouvrage.
Le compactage dynamique est appliqué pour traiter les zones de voiries lourdes. Il s’agit de pilonner le sol grâce à une masse de 15 tonnes en acier lâchée depuis environ 20 m de hauteur par une grue à câbles sur chenilles. L’effet de l’impact se traduit par une compression du sol qui correspond à la réduction des vides présents dans le remblai.
Les zones de dallage du bâtiment liquides ont fait l’objet d’un traitement plus lourd compte tenu d’une contrainte d’exploitation plus importante, visant à améliorer le terrain jusqu’à 6 m de profondeur.
Les appuis du bâtiment liquides sont traités ponctuellement par la réalisation de plots ballastés pilonnés. Cette technique est une extrapolation de la précédente. A l’aide d’une masse de pilonnage de section plus faible (mais toujours de 15 tonnes), les empreintes sont réalisées jusqu’à une profondeur qui dépasse quatre mètres et remblayées à l’aide d’un matériau d’apport 0-60 de manière à obtenir dans le sol un cylindre de matériaux compacts appelé “ plot ” et agissant comme une colonne ballastée hypercompacte et de gros diamètre (environ 2 m). Les plots ballastés sont destinés à supporter les massifs de fondation de la charpente métallique avec un taux de travail de 0,2 Mpa.
Les tassements obtenus par pilonnage et correspondant à la disparition des vides dans le sol sont compris entre 20 et 65 cm selon les zones. Le contrôle du compactage du sol s’effectue par comparaison des valeurs de compressibilité mesurées au pressiomètre Ménard dans les couches traitées. En général, les valeurs pressiométriques sont deux à quatre fois supérieures aux valeurs d’origine.
Le bâtiment PGC qui est très sensible aux déformations du sous-sol devait être traité avec une technique permettant d’obtenir un sous-sol encore plus raide que les techniques dérivées du compactage dynamique. Ce résultat est obtenu à l’aide d’un procédé développé également par Ménard-Soltraitement. Il s’agit des “ Colonnes à Module Contrôlé ” ou CMC.
Le procédé des colonnes à module contrôlé consiste à réaliser des colonnes verticales de mortier dans le sol grâce à un matériel de forage unique conçu spécialement. L’outil de forage est une vis creuse particulière refoulant le sol latéralement et minimisant les déblais en surface. Celle–ci est vissée dans le sol jusqu’à la profondeur désirée puis lentement remontée sans déblais car les sols sont refoulés par la vis. Un mortier fluide est injecté sous faible pression au cours de la remontée par l’âme de la vis spéciale, de façon à constituer une colonne d’un diamètre constant sur sa hauteur. Ce diamètre fixé à l’avance est identique à celui de l’outil de forage choisi. Il varie entre 25 et 50 cm.
Les colonnes permettent à la fois de serrer le sous-sol et de le transformer en matériau composite présentant une caractéristique globale de compressibilité et de portance nettement améliorée.
Dans le cas de Champagné, elles ont un diamètre de 25 cm et sont disposées selon une trame de 2 m de côté. Les colonnes pénètrent jusqu’au reliquat de sables et graviers en place en base du remblai qui est détecté par le matériel au moment du forage. Les terrains constitués de remblais de décharge et d’amas de matériaux de démolition comportent de nombreux vides, et c’est aussi la raison de leur compressibilité. La réalisation des CMC en trame serrée permet un comblement gravitaire d’une grande proportion des vides présents au prix d’une surconsommation de 30 à 50 % de mortier.
Les CMC sont réalisés en groupes resserrés de deux à huit colonnes sous les massifs de fondation de la charpente béton du bâtiment de façon à permettre la fondation superficielle avec un taux de travail de 0,25 Mpa.
Les 11 000 CMC que comporte le projet de bâtiment PGC ont été réalisées en trois mois par deux matériels spécialisés Entecco E500 utilisant du mortier fabriqué en centrale et livré sur site par toupies.
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