Le Havre, Port 2000

Types d’ouvrage

Le Quai Extérieur de Port 2000 concerne quatre nouveaux postes à quais en eau profonde, pour une longueur totale de 1.602 m.

Ces travaux, confiés à SOLETANCHE BACHY FRANCE intervenant en entreprise générale, viennent de s’achever dans les délais.

Le Port du Havre, premier port de conteneurs et deuxième port pétrolier de France, a décidé d’augmenter sa capacité en construisant, à l’extérieur du port existant, un nouveau port en eau profonde.

La première tranche des travaux d’équipements liés à ce projet concernait la mise en service, à l’abri d’une nouvelle digue de protection, d’un ensemble de quatre postes pour un linéaire de quai de 1.602 m, dans une opération baptisée « Quai Extérieur » attribuée à SOLETANCHE BACHY FRANCE dans le cadre d’un marché d’entreprise générale.

Ces travaux, commencés en mai 2001 (ordre de service), ont été réceptionnés par le Port Autonome du Havre en avril 2005.

Ils comprennent l’ensemble des diverses opérations nécessaires à ce type d’ouvrage :

  • fondations
  • rabattement de nappe
  • terrassements et dragages
  • génie civil
  • rideaux d’ancrage et tirants
  • pose des apparaux et des voies de portiques

Présentation du site

Le croquis de la figure 1 présente, vu en plan, le contexte initial de l’opération « Quai Extérieur » : un site terrestre mais quasiment marin à ses extrémités Est et Ouest et dont le régime hydrogéologique est soumis à l’influence de la marée.

Le site a été gagné sur la Seine par remblaiement hydraulique, et ce depuis la fin de la seconde guerre mondiale, au gré des aménagements progressifs du port du Havre.

On trouve donc en surface des remblais en cours de.consolidation. La couche principale, de 19 à 29 m d’épaisseur, est composée de sables fins à grossiers. En profondeur, on trouve des sédiments fins continentaux constitués de silts plastiques, formations qui constituent une barrière hydraulique par rapport aux alluvions. Ces dernières, appelées « graves de fond » sont constituées de sables grossiers, de graviers assez anguleux, de galets de silex et de blocs de plus de 100 mm. Le substratum quant à lui est formé des marnes de Villerville (argile marneuse noire ferme à raide) qui règnent entre -29 et -32 CMH.

La marée varie entre +0,10 CMH et +9,10 CMH.

Les terrassements se font à l’abri d’un rabattement de nappe à -1,0 CMH pour le terrassement devant la paroi, côté mer, et -8,50 CMH derrière la paroi, côté terre.

Présentation de l’ouvrage

La structure est constituée d’une paroi moulée implantée au droit de la future voie de roulement avant des portiques. Cette paroi est ancrée dans les marnes de Villerville en profondeur. Elle est surmontée par un masque d’accostage et une poutre béton armé liaisonnant les panneaux de paroi moulée entre eux et servant de support aux futurs équipements du quai : défenses, bollards, échelles, voies de portique et autres apparaux.

En phase définitive, le quai ainsi constitué est retenu par un dispositif d’ancrage arrière constitué de deux nappes de tirants passifs inclinés. Les tirants sont mis en place au fur et à mesure, après un terrassement sur plus de 17 m de hauteur, et accrochés à un rideau de palplanches arrière. Une fois achevés ces travaux, qui comprennent notamment le remblai en arrière du quai, on procède au dragage à sa cote définitive de la future darse en avant du quai.

La figure 2 présente une coupe type de la structure, sur laquelle est également représentée la voie arrière de portique sur semelle filante positionnée à 35 m en arrière du bord du quai.

Phasage et points particuliers des travaux

En raison des conditions hydrogéologiques particulières de ce site en bordure de l’estuaire de la Seine, la réalisation des travaux doit obéir à un phasage strict.

Les diverses phases principales de réalisation des travaux.

Phase 1

  • travaux préparatoires
  • décapage et débroussaillage des zones de travail et des zones de dépôt
  • mise en place de la logistique complète du site y compris les zones d’assemblage des aciers
  • le montage des centrales bétons
  • les accès pour l’approvisionnement par voie ferrée des aciers, des tirants et des palplanches

Phase 2

  • réalisation de la paroi moulé

Phase 3

  • mise en œuvre des rabattements de nappe en avant et en arrière du quai, sachant que, compte tenu des hypothèses de dimensionnement de la paroi moulée, les travaux ne peuvent être poursuivis que si les conditions de rabattement sont satisfaites

Phase 4

  • terrassement sous rabattement en avant du quai et réalisation des travaux de génie civil du masque d’accostage et de la poutre de chaînage en tête de paroi

Phase 5

  • terrassement en arrière du quai sous rabattement provisoire de la nappe

Phase 6

  • mise en œuvre du rideau arrière de palplanches et du lit inférieur de tirants

Phase 7

  • remblais 1ère phase et pose du lit de tirants supérieur

Phase 8

  • remblais 2ème phase, remontés quasiment jusqu’au niveau final

Phase 9

  • arrêt des rabattements de nappe provisoires, le quai étant alors en sécurité

Phase 10

  • dragage de la darse de Port 2000, en avant du quai

Phase 11

  • installation des différents apparaux sur le quai et réalisation de la voie arrière de portique

Phase 12 : travaux de finition

  • talus de fond de darse
  • re-profilage de digue
  • remblais 3ème phase en arrière du quai
  • finitions diverses

Ce phasage est présenté de manière très simplifiée. Il ne mentionne pas les travaux de détection d’engins de guerre, de décapage général de la darse, de démolition des digues (digue de la fosse CIM et nouvelle digue Ouest) qu’il a fallu également réaliser. Mais il permet de souligner le rôle vital joué par les rabattements de nappe dans la faisabilité du projet.

Principaux intervenants

  • Maître d’ouvrage : Port Autonome du Havre
  • Maître d’œuvre : Port Autonome du Havre
  • Entreprise générale : Solétanche Bachy France

Principales données chiffrées

  • Travaux réalisés de mai 2001 à avril 2005