Types d’ouvrage
Le projet consiste à construire un bâtiment hôtelier et d’habitation (Kinabalu) dans un versant de montagne aux Gêts en Haute Savoie.
Il y a des pieux pour la fondation de l’ouvrage mais la problématique principale de cette opération réside dans la réalisation d’un soutènement, d’une hauteur découverte importante à l’amont et faible à l’aval.
La solution qui a été retenue consiste en des pieux sécants : les solutions de paroi moulée (à cause des dénivelées) et de paroi clouée (à cause des tolérances de déformation) ne pouvaient convenir.
Les pieux sont des pieux forés tubés. Les pieux primaires n’ont pas de fonction structurale : ils servent de blindage des terres (et de la nappe) entre les pieux secondaires.
Les pieux secondaires sont des pieux classiques en béton armé, dimensionnés pour reprendre les efforts de poussée.
La raideur des pieux sécants ne pouvant suffire à limiter des déformations, des appuis intermédiaires sont nécessaires en phase de terrassement.
Plusieurs procédés ont été mis en œuvre : des clous, des butons d’angle et des bracons appuyés en fond de fouille (là où les tirants n’étaient pas acceptés par les voisins).
La finition adoptée n’est pas un profil brut des pieux sécants mais un béton qui a été projeté sur ces derniers. La projection s’est faite par passes dont la hauteur n’a été limitée que par sa faisabilité, puisque la stabilité des parois était garantie en phase provisoire par les pieux (et appuis intermédiaires).
Du fait des incertitudes sur les nappes et écoulements, qu’un écran continu de pieux sécants aurait pu perturber, ont aussi été posés des drains, pour éviter une montée en charge au-delà de ce que le calcul autorisait.
Comme tout projet de soutènement, un suivi des travaux a été organisé.
Des cellules Glötz ont été positionnées sur certains clous, pour vérifier leur mise en charge à l’avancement des travaux.
Des tubes inclinométriques ont été installés sur quelques pieux, pour tracer des profils de déformation dans la paroi.
Enfin des cibles ont été placées sur le béton projeté, ce qui a permis de recouper les mesures inclinométriques et contrôler l’adéquation du comportement réel avec le calcul théorique initial. Des piezomètres ont été réalisés à l’extérieur de la paroi afin de vérifier si la charge d’eau était conforme à celle prise dans les NDC.
Qui dit travaux en haute montagne dit travaux pendant les beaux jours ; qui dit travaux dans une pente, dit phasage particulier. Notre opération réunit les deux contraintes et le planning est donc un challenge.
Plusieurs foreuses ont été mobilisées pour travailler simultanément sur des plates-formes différentes et limiter la durée de l’exécution des pieux.
La réalisation des clous comporte également des contraintes de plateforme (moins larges que pour les pieux) mais la difficulté de cette opération est davantage dans la coordination des différents lots : terrasser (pour découvrir les pieux sécants), raboter (pour obtenir une face propre), forer et mettre en place les clous, projeter le béton, attendre le séchage des clous et reprendre le cycle au terrassement…
D’aucuns ont pu se féliciter d’une neige précoce l’automne dernier ; pour notre opération, cela a été synonyme d’un arrêt (saisonnier) du chantier sans avoir totalement fini le soutènement…
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